Je n’aime pas David Bowie.
Qu’est ce que je viens faire là me direz vous ? Et bien, je trouve que Bowie à ses débuts a certainement écrit quelques unes des plus belles chansons de la pop rock des années 60 et 70 mais en revanche j’ai du mal à adhérer à la suite de sa carrière. J’avais cependant beaucoup de respect pour cet artiste, la liberté dont il a fait preuve au long de sa vie, et ce qu’il représentait. De toutes façons, mon avis n’engage que moi et en tant que rédacteur du média le plus cool et branché de tout l’Internet, je ne pouvais pas déroger à la règle : ne pas parler de la mort de David Bowie serait une grave erreur. Que voulez-vous, il faut bien faire de l’audience…
Pour les personnes ayant réussi à échapper à cet événement retentissant dans le monde de la musique, David Bowie (né David Robert Jones) est mort ce 10 janvier 2016, 2 jours après son 69ème anniversaire, 2 jours après la sortie de son dernier album : Blackstar.
Alors un problème se pose maintenant à tout rédacteur honnête : comment aborder la disparition de Bowie sans utiliser des titres aguicheurs et pompeux tels que « Le monde de musique est en deuil », « David Bowie : la légende s’est éteinte dimanche dernier » ou « Le plus grand artiste du XX/XXIème (et du cosmos ?) est mort ». On ne va pas commencer à élever Bowie au statut de légende (que lui même aurait refusé de toute façon) comme beaucoup de médias attirés par l’appât de l’audimat l’ont fait les jours précédents.
Mais David Bowie est mort, et avec lui a disparu le témoignage d’une époque, d’une certaine vision de la musique, et ça fait chier. Doit-on faire un top 10 de ses meilleures chansons ? Un top 15 de ses meilleurs déguisements ? Et pourquoi ne pas rendre hommage a David Bowie à travers une des meilleures chansons qu’il n’a jamais écrite ?
J’ai récemment eu le plaisir de redécouvrir Satellite of Love une des chansons les plus célèbres de Lou Reed, sortie en 72 sur l’album Transformer. Mais que vient donc faire Lou Reed dans cette histoire ? Et bien tout comme David Bowie, Lou Reed est l’une des grandes icônes rock du XXème siècle, l’une de celles dont les excès durant les années 60/70 épargneront, mais que le cancer rattrapera en avril 2013.
Leur collaboration, bien que conflictuelle, conduit a la création d’un classique du rock : Transformer. Album culte produit par David Bowie, on y trouve des classiques tels que Walk on The Wild Side ou Perfect Day.
Parlons maintenant de la chanson en elle même. On retrouve sur Satellite of love (et sur l’album en général) parmi les meilleurs musiciens et sessions mans des années 60/70. On note la présence de Ronnie Ross, saxophoniste dont David Bowie fût l’élève, et dont tout le monde connait le solo a la fin de Walk on The Wild Side.
On y entend aussi Herbie Flowers, bassiste ayant joué sur des albums phares des sixties tels que Space Oddity de Bowie ou l’Histoire de Melody Nelson de Serge Gainsbourg, étant aussi à l’origine du riff de Walk on The Wild Side.
Au piano, on retrouve Mick Ronson, co-producteur de l’album et proche de David Bowie : Mick a en effet joué la guitare et le piano sur The Rise and Fall of Ziggy Stardust.
En derniere instance, David Bowie participe lui même a cette chanson en chantant les chœurs.
Ainsi, sur Satellite of love, Lou Reed, accompagné par Bowie ainsi que ses musiciens et amis les plus proches, chantent les malheurs d’un homme qui regarde le lancement d’un satellite (parti rejoindre le Major Tom ?) à la télévision.
Sur tout l’album, et particulièrement sur cette chanson, l’influence de Bowie est plus que perceptible. David Bowie en s’inspirant des Beatles, composa de magnifiques chansons et enfanta à son tour toute une génération de musiciens talentueux. Satellite of Love par son essence : les musiciens et la production, est une des meilleures compositions que David Bowie n’a jamais écrite. Cette chanson représente une des facettes les plus intéressantes de Bowie, et pourtant des moins immédiates : l’influence.

Lou Reed en était l’exemple mais il est maintenant mort lui aussi, et le XXIème siècle verra sans doute disparaître ce que la musique eut de mieux.
Nous voici maintenant au « crépuscule des idoles », il ne reste plus qu’à espérer que l’influence de génies comme Lou Reed et David Bowie se perpétuera à travers les générations, et pourquoi ne pas a notre tour jouer, composer, oser.