Les 9, 10 et 11 juin derniers se déroulait, à Bordeaux, la 7ème édition du Vicious Soul Festival. La chance m’a été donnée de couvrir les deux premières soirées de ce festival bouillonnant de sons, dans les grandes lignes, rock à synth-punk (mais pas que). Au programme : Ty Segall & The Muggers, The KVB, Tomorrows Tulips, et beaucoup d’autres dévoilés ci-dessous. Pour un avis complètement subjectif et potentiellement inutile, ça se passe juste en dessous aussi. C’est le moment de découvrir quelques groupes si toutefois ils sont encore des inconnus pour toi.
Première soirée au Vicious Soul
Pour la première soirée, la programmation était plutôt axée garage rock. Le Krakatoa a ce soir là accueilli en son sein des artistes d’exception en la matière. Encore une fois, tout est dans la subjectivité, mais je me dois d’être la plus convaincante possible.
Ty Segall & The Muggers
Ce nom devrait te rappeler quelque chose si tu es un lecteur fidèle. J’en parlais ici même, sans tarir d’éloge. Aucune différence dans mes propos aujourd’hui. Dès l’entrée en scène des musiciens (dont l’inénarrable King Tuff ), les hurlements montent, jusqu’à l’explosion lors de l’arrivée de Ty Segall. A partir de là, un spectacle magistral. Nos protagonistes grimés et déguisés ont offert aux spectateurs toute leur énergie, et le public a bien sûr été convié à participer, quelques chanceux ont rejoint la scène. Impossible cependant de quitter des yeux Ty Segall gesticulant et se tordant en tous sens. Pour un petit aperçu, il serait de bon ton d’écouter le dernier album de l’hyperactif californien : Emotional Mugger (Drag City, 2016).
Useless Eaters
Entre le post-punk et le garage, les Useless Eaters ont craché ce qu’ils avaient dans le ventre. Connus, pour ma part, par leur nom et quelques unes de leurs chansons, je ne m’attendais pas à ce que j’ai vu et entendu ce soir là : le live était bien plus énergique et puissant que ce que j’espérais et s’est terminé dégoulinant de sueur. Voilà un petit extrait sélectionné par mes soins ci-dessous si la curiosité te pique. Le dernier album en date, Temporary Mutilation (Slovenly Recordings, 2016), est en écoute juste ici, et je te conseille vivement de prendre le temps d’y tendre l’oreille.
Tomorrows Tulips
Last but not least. Tout droit débarqués de Californie, les protégés du label Burger Records, qui semble devenir une référence en matière de garage rock, sont venus illuminer la scène du Krakatoa. A grand renfort d’éclairages étoilés et de projections fleuries, les 3 californiens blonds platine ont assuré un concert entraînant, en portant chaque morceau d’une voix (trop ?) languissante et traînante. Le tout avec la désinvolture du surfeur en provenance de la côte Ouest. Même si la version live est bien différente et moins nette, voilà un petit extrait pour te donner une idée.
Deuxième soirée
Après l’excellente programmation de cette première soirée du Vicious Soul Festival, que faire d’autre à part attendre impatiemment la deuxième ? Pour ce périple au Void, la nuit a pris une tournure légèrement différente. Plus synthé que guitare, dira-t-on.
Violence Conjugale
Avec ce nom à faire hurler le ministère de la Justice, on ne sait pas encore à quoi s’attendre. Sur la scène presque nue, les deux compères entrent en scène. Le groupe porte plutôt bien son nom. Sons et paroles ne peuvent, ici, que te frapper et c’est vraiment une bonne chose. Fais donc un petit tour par ici pour écouter les dernières très bonnes nouveautés de l’année.
The KVB
C’est ravie et déjà conquise que j’ai assisté au concert. Forte d’une première expérience à l’Iboat quelques années auparavant, j’ai attendu le retour de The KVB le sourire aux lèvres. Quelques fonds graphiques et des sonorités aussi belles qu’hypnotisantes, aux allures cold-wave et post-punk. Les mélodies parfois calmes, parfois violentes, poussent le public à se balancer frénétiquement en rythme. Quelle immense joie que de les voir à nouveau.
Komplikations
Ma première réaction lors de l’entrée en scène de nos trois protagonistes a été de reconnaître quelqu’un présent il y a quelques temps déjà à Bordeaux : le synthé de Le Prince Harry (Lio). Le coup de main est reconnaissable. Cette fois ci, c’était plus violent (merci à celui/celle qui a su me viser d’une bouteille en verre). Du punk acharné, mais version clavier hyperactif. Impossible de se tenir immobile autour de la scène, volontairement ou non. C’est partie intègre du jeu, et c’est d’autant plus appréciable. Le public est loin d’être le seul à se dépenser et se dépasser, soit dit en passant.
The Suzards
Grands absents de la soirée, à cause de « problèmes de santé », je ne compte pas pour autant passer outre. Ayant déjà assisté à une représentation bordelaise, je peux t’assurer que c’est du rock, voire du punk. Juge donc par toi même, un petit coup de punk ne fait jamais de mal, c’est toujours plaisant.
Un grand merci à Emmanuel et l’équipe du Vicious Soul Festival !