Pokémon Go, pourquoi c’est déjà la fin

On ne peut pas dire que Pokémon GO soit une application passée inaperçue auprès des internautes.

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Cours de Nintendo de juin à août, Pokémon a permis d’attirer les investisseurs

L’application mobile a déchainé les passions chez de nombreux fans (et non fans) de Pokémon et la bulle médiatique engendrée par les regroupements toujours plus impressionnants a été appréciée par les responsables de la communication de Pokémon GO France. Certes, on pourrait penser que, si cet article a un sens, il a forcément le même que cette bulle médiatique dont on vous parle, mais ici il n’y aura pas de fonds verts incrustant de petits monstres de poches rigolos tout à fait intrigants.

En fait, il n’est pas question du succès de Pokémon GO, mais plutôt des mécanismes du jeu (et autour du jeu) à l’origine dudit.

La genèse du succès de Pokémon Go

Je ne vais pas être un génie en vous rappelant que dans Pokémon GO il y a le mot POKEMON. La question semble idiote quand on sait l’influence de Pokémon dans le monde. Pourtant, à en croire le regain de popularité du mot sur internet, Pokémon GO n’est populaire que grâce lui-même. En Novembre 2014 sortaient les jeux Pokémon Rubis Oméga et Saphir Alpha tandis que l’indice tendance de Google pour Pokémon était de 8 sur 100. C’est une valeur moyenne, quasi-inchangée depuis 2004. Pourtant, en juin 2016, à la sortie de l’application développée par Niantic, inc. l’indice était de 97 sur 100. Il y a donc autre chose derrière cette mode.

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Pourcentage (en UA) d’intérêt pour Pokémon d’après les recherches Google, la courbe est d’ailleurs assez similaire à celle de l’action Nintendo

L’erreur serait d’accuser notre instinct grégaire d’avoir causé ce buzz. Certes, il a été fortement stimulé par tous les articles et toutes les vidéos tournant sur le web depuis juin, mais réfléchissons bien !

Un jeu sans fin aux antipodes de ses aïeuls

Connaissez-vous tous ces jeux où, aussi loin qu’on puisse aller, il n’y a pas de limites de score, de fin ? On peut citer Temple Run ou encore le très kitsch Doodle Jump… Mais si, vous savez, ces jeux qui, parce qu’ils ne nous donnent aucun objectif final, ne font que nous motiver à aller encore plus loin, ne jamais s’arrêter, espérant toujours battre sa performance passée !

Pokémon GO exploite au maximum le concept de ces jeux. Mieux encore, le jeu est devenu la cible à abattre pour n’importe quel développeur aspirant à sortir le nouveau jeu tendance !

Postérité

Capture d'écran de Pokémon GoIl faudrait croire, qu’il n’est désormais plus possible de compter sur le Low Poly, le Pixel Art ou un game play tenant sur un Post-It. C’est l’univers du jeu mobile entier qui a été impacté par Pokémon GO. Le nouvel impérialisme économique de Niantic, inc. est déjà une réalité. Ketchapp n’a qu’à bien se tenir ! Pour finir Pokémon GO, il faudra capturer 150 Pokémons, dont 6 toujours inaccessibles pour le moment, et atteindre le niveau 40, soit 5 millions de points d’expérience. Rajoutons à cela le système d’arène, il vous faudra dominer votre ville… si votre agenda vous le permet.

La tactique est simple ! Le jeu, addictif. Le fait est qu’atteindre ses objectifs est possible, mais interminablement long !

Suivez donc la recette de Niantic et The Pokémon Company ! Une grosse cuillère de jeu rétro, une autre de buzz médiatique, une pointe d’instinct grégaire, un défi insurmontable à relever et à ceci ajoutez les habituels vices de Pokémon : « Je dois tous les attraper ! Tous les collectionner ! » Diffusez le jeu progressivement dans le monde pour attiser l’impatience du geek en vous. C’est prêt !

Mais alors d’où vient ce ras-le-bol général ?

Cependant, l’avenir n’est pas rose pour l’application.

Pour la première fois depuis sa sortie, les serveurs de Niantic, inc. enregistrent une baisse d’affluence. Malgré les mises à jour répétées censées améliorer l’expérience utilisateur, le joueur lambda se lasse de l’efficace simplicité du jeu qui pourtant avait fait son succès… Cela peut paraître sympathique de capturer des Nosferaptis mais on se sent stagner à ne plus pouvoir passer les niveaux sans s’équiper d’une batterie externe 5000 mAh pour jouer 6 heures par jour…

Ne soyons tout de même pas de mauvaise foi ! J’ai moi-même pris beaucoup de plaisir à chasser des Pokémons avec mes amis… Les férus ont gardé leur flamme ! Les arènes sont toujours très actives, en ville comme en campagne et il m’est – comme beaucoup – déjà arrivé de croiser une dizaine de joueurs à 23h regroupés pour abattre le Ronflex CP 2466 de la team Sagesse à la mairie de ma ville ! J’ai de l’espoir pour ce jeu, mais aussi des craintes… A quand une interactivité entre les dresseurs ailleurs qu’en arène ? A quand la prochaine génération de Pokémon ?