La série Dead Rising a fêté ses 10 ans il y a quelques semaines et pour l’occasion, Capcom a décidé de rééditer ses deux premiers épisodes. Mais c’est quoi Dead Rising ? Encore un jeu débile avec des zombies ? Absolument pas.
Au commencement était Dead Rising
19 septembre 2006 : Frank West est dans un hélicoptère en route vers la ville de Willamete, sans savoir ce qu’il va y trouver : un peu comme le joueur au moment de lancer le jeu.
Aux premiers abords, Dead Rising avait l’air d’un banal jeu de zombies, mais les premières heures se résument en une série de claques : le nombre de zombies affichés à l’écran, les nombreuses possibilités de massacre s’offrant au joueur et enfin : les psychopathes. Du clown devenu fou à cause des moquerie, à la famille fière des valeurs que Dieu a données aux États-Unis en passant par la policière abusant de son autorité : chacun d’entre eux critique un aspect de la société américaine. Et au milieu de tous ces personnages mémorables évoluait le plus incroyable d’entre eux : Frank West. Photo-journaliste free-lance ayant couvert des guerres, Frank West ne vit que pour une seule chose : obtenir le scoop du siècle coûte que coûte. C’est avec cet objectif en tête qu’il se rend dans la ville de Willamete pour enquêter sur une rumeur de disparition. Il se retrouve malgré lui entraîné dans les plus grands secrets du gouvernement. Le scénario de Dead Rising est extrêmement sérieux, mais le caractère de Frank, ses répliques, sa gestuelle, ainsi que son code vestimentaire consistant à mettre tout ce qu’il ramasse va rajouter une touche d’absurde au scénario inspiré de Dawn of the Dead. Cela provoque un contraste entre l’histoire et le contexte. Alors que le monde donne une histoire sérieuse au joueur, celui-ci va utiliser le monde afin d’apporter une touche d’absurde.
Le centre commercial de Willamete est aussi un élément important. Chaque zone possède des magasins différents qui apportent des armes et des situations uniques. Le joueur doit toujours s’adapter. Le temps étant limité, le joueur devra choisir entre explorer le centre commercial, avancer dans l’histoire, sauver des survivants et affronter des psychopathes. Selon ses actions, il obtiendra une fin différente, et pourra ensuite recommencer le jeu avec son personnage, son niveau et ses compétences afin d’obtenir une autre fin. Finalement, il faudra plusieurs dizaines d’heures pour faire le tour du jeu. Pas mal pour un stupide jeu de zombies.
Dead Rising 2 : Renforcer les bases et développer un univers
Après le succès du premier Dead Rising, une suite a été immédiatement commandée, développée par les canadiens de Blue Castle Games (désormais Capcom Vancouver). L’objectif de Dead Rising 2 était simple : faire comme Dead Rising, mais en mieux. Et ce fut une réussite : plus beau, plus grand, plus long, avec plus d’armes, plus de possibilités et plus de personnages.
Dead Rising avait été une exclusivité Xbox 360 afin de populariser la console de Microsoft. Dead Rising 2, en revanche, était un jeu multi-plateformes. De plus, afin de créer un univers et de faire de la série une référence des extensions et comics accompagnaient le jeu.
Dead Rising 2 se passe cinq ans après le premier épisode. Le monde s’est adapté à la présence de zombies. Chuck Greene, un ancien champion de motocross est obligé de participer à Terror is Reality, une émission très controversée de massacre de zombies afin de payer le médicament nécessaire à la survie de Katey, sa fille infectée. Suite à un accident, les zombies sont libérés et envahissent rapidement la ville de Fortune City.
Fortune City est inspirée de Las Vegas, et offre une vision différente de la société américaine de celle offerte par le premier Dead Rising. La ville possède différents quartiers ayant chacun leurs habitants (vivants, morts, ou les deux). C’est à la fois une satire et un hommage à la culture américaine. Grâce à cet univers, Dead Rising 2 a pu s’attaquer à de plus grands aspects de la société de consommation. L’entreprise Phenotrans, par exemple, et son médicament hors de prix anti-infection (le zombrex) ou l’émission Terror Is Reality faisant des épidémies de simple jeux télévisés représentent comment les entreprises et médias peuvent se servir de n’importe quelle tragédie afin de gagner plus d’argent.
La grande nouveauté est l’ajout des armes combos. Chuck peut désormais combiner deux armes pour en faire une surpuissante, ce qui l’aidera grandement dans sa quête de zombrex, ainsi que l’ajout d’un mode coop : la présence de deux joueurs va renforcer le contraste entre histoire et contexte.
Dead Rising 3 : Évolution, conclusion, et super-héros
Dead Rising 3 est placé sous le signe de l’évolution : le jeu a été fait comme l’un des tout premiers à sortir sur la nouvelle génération de console.
On remarque une évolution du gameplay d’abord. Si Fortune City ressemblait plus à un centre commercial géant, Dead Rising 3 offre un open world rempli de rues, de ruelles, de routes, de maisons et de bâtiments à explorer. Cette fois-ci, tout comme les armes, les véhicules aussi peuvent être combinés entre eux. Les armes justement peuvent presque toutes se combiner entre elles, et il n’y a même plus besoin d’établis ! De plus les déplacements sont beaucoup plus fluides, permettant une exploration beaucoup plus agréable, bien loin de la démarche de gorille de Frank West.
Le scénario est basé sur l’évolution, mais aussi la conclusion, que ça soit dans les personnages où les quêtes. Au départ Nick est un loser orphelin fuyant devant quelques zombies. Tel le héros d’un film de super-héros, il va gagner en assurances et en compétences. Il utilisera celles-ci pour se jeter sans hésiter dans des hordes de zombies. Lorsqu’on rencontre Gary, c’est un alcoolique dégouté par le travail qu’il fait depuis son divorce. Mais grâce à Nick, il va se réconcilier avec son ex-femme, qui l’aidera à quitter son travail dont le patron n’est autre que… Chuck Greene. Durant les 10 années séparant Dead Rising 2 et 3, Chuck Greene a tout fait pour payer le médicament de sa fille, jusqu’à devenir le cruel chef d’un réseau criminel. C’est en voyant les autres personnages combattre pour l’avenir et plein d’autres jolies choses qu’il se rend compte de la gravité de ses actions. Il essaye alors de se faire pardonner par sa fille. « Avant j’étais le type qui réglait les problèmes, pas celui qui les créait » ira-t-il même jusqu’à dire.
Après un combat final digne des films d’actions les plus clichés, Nick regarde le ciel en souriant, entouré de zombies. Cette musique se lance. Et c’est ainsi que se termine Dead Rising.
Dead Rising 4 : Et maintenant ?
Dead Rising aurait pu garder cette très bonne conclusion, mais Capcom, son éditeur, n’a pas résisté à l’envie de faire un nouvel épisode. Dans Dead Rising 3, tous les personnages importants de la série sont revenus pour conclure leur histoire. Tous, sauf Frank West. Ce personnage étant tellement important dans la série, sa présence dans le troisième opus aurait attirée toute l’attention. Mais ce quatrième opus est aussi marqué par le retour du lieu le plus symbolique de la série : la ville de Willamete, et son centre commercial. L’histoire a commencée par Frank West et Willamete, elle se terminera de la même façon. Néanmoins, mis à part la présence d’un exo-squelette, rien de vraiment original n’a été annoncé pour cet épisode. La présence d’un vieux Frank West de 52 ans suffira-t-elle à convaincre les joueurs ? Nous le saurons le 6 décembre 2016, sur Xbox One et PC.