Avez-vous déjà pu assister au tournage d’une grosse production hollywoodienne ? Entrer dans un plateau et sentir le parfum des ampoules qui chauffent ? Déambuler à travers les loges, où chaque costume porte en ses fibres plusieurs histoires ? Explorer les décors sans fin d’une ville presque réelle, faite de cartons, de bois, et de pâte collée à la sueur des techniciens ? Oubliez vos aprioris, un plateau de tournage n’a plus le glamour du cinéma de l’âge d’or d’Hollywood. A moins que vous aimiez le vert.
Hé oui, après la révolution numérique, la tendance est au « tout fait par ordinateur ». Les vieux briscards du cinéma ficelles-et-ciseaux vous diront que la magie d’un plateau de tournage s’est depuis longtemps perdue. Allez dire ça à un James Cameron, qui a attendu plus de 10 ans avant de pouvoir réaliser Avatar, à cause de la technologie qui n’était pas encore au point. De L’arrivée d’un train à La Ciotat à l’incroyable séquence du déraillement de train d’Hugo Cabret, le cinéma reflète les prouesses technologiques du créateur au milieu de son époque. C’est justement ce que met en valeur le salon Paris Image Digital Sunnit, dont la troisième édition se déroulera du 25 au 28 janvier 2017.
Un génie d’honneur décerné à Joe Letteri
Joe Letteri est ni plus ni moins le créateur de Gollum. Voilà je crois que je peux m’arrêter là. Non plus sérieusement, il est le directeur de Weta Digital, l’entreprise d’effets-spéciaux de Peter Jackson, siégeant en Nouvelle Zélande. Il a été récompensé par une pluie des plus prestigieux prix : Oscars des meilleurs effets visuels pour Le Seigneur des Anneaux : les deux tours, le retour du Roi, King Kong, Avatar, et La Planète des Singes : les origines, et tout autant de BAFTA.
Joe Letteri est connu pour avoir inventé la technique de transluminence, utilisée justement pour créer Gollum. Il a ainsi participé au succès de la motion capture, utilisée dans toutes les plus grosses productions actuelles. Le principe est simple en théorie : on place sur le corps des acteurs des capteurs auxquels on attribue une position dans l’espace. L’acteur pourra ainsi bouger et incarner son personnage, et par un système de triangulation, on crée un « double » numérique à qui on donne l’allure que l’on veut. C’est comme ça qu’ont été créés les singes de la Planète des Singes, considérées comme les créatures les plus photoréalistes.
Joe Letteri travaille actuellement avec James Cameron, sur les trois suites d’Avatar ; ainsi qu’en collaboration avec notre Luc Besson national pour Valérian et la Cité des Mille Planètes.
Un CV bien rempli, qui justifie le GENIE d’honneur 2017, qui sera remis à Joe Letteri. Il s’agit d’un prix remis à une personnalité française ou étrangère ayant contribué par sa créativité, son sens de l’innovation et sa vision a faire évoluer l’industrie du cinéma et de l’image animée.
Le 26 janvier au soir sera projeté le premier volet de The Hobbit, précédé d’une masterclass de monsieur Letteri.
La présence de Pierre Buffin, symbole de la « French Touch »
La France n’a pas à démériter en matière d’effets spéciaux. Pierre Buffin est le fondateur de la société BUF Compagnie. Ses nombreuses innovations dans le domaine des effets visuels et de l’animation numérique en font l’une des personnalités les plus respectées de l’industrie cinématographique et audiovisuelle mondiale. BUF Compagnie a participé aux effets spéciaux des plus grands blockbusters du 7ème art : Harry Potter, Spider man, Fight Club, The Dark Knight, à l’étranger ; ou Enter The Void, Arthur et les Minimoys, Astérix, les Visiteurs pour les réalisateurs français.
Pierre Buffin a collaboré avec les plus grands. Il est d’ailleurs l’inventeur du bullet time. Mais si, vous voyez, le SWOOOSHHH de Néo dans Matrix qui évite les balles en effectuant une magnifique retournée de bassin. Anecdote croustillante, cette technique a été inventée à la base pour un clip de Michel Gondry.

Cet ancien architecte symbolise bien la « French Touch » en matière d’effets spéciaux. Souvent devancée par le Canada, les Etats-unis et l’Australie, la fabrication d’images de synthèse françaises ne démérite pas !
Par ailleurs, si vous êtes intermittent, étudiant ou professionnel de l’image, le salon organise un marché de recrutement. Vous pourrez sur rendez-vous aller vous vendre et ainsi peut-être décrocher un emploi dans une des entreprises présentes au salon.
Un programme croustillant
Au programme de cette troisième édition, des rencontres avec des professionnels de l’image virtuelle, des théoriciens ou des réalisateurs. Les festivités dureront toute la journée : des débats, comme le promettant « la place des femmes dans l’industrie de la création numérique », des tables rondes, des keynotes. Auront aussi lieu des études de cas qui décortiqueront des films à gros effets spéciaux comme Passengers, et Star Wars : Rogue One, encore en salle, ou encore Seuls de David Moreau, l’adaptation de la bande-dessinée à succès.
Le samedi 28 janvier sera projeté en avant première le film Sahara de Pierre Coré, suivi d’une rencontre avec le réalisateur et l’équipe du film. Il s’agit d’un film d’animation en 2D de création française. Encore une fois un bon moyen de promouvoir la création nationale !
Vous pouvez retrouver le programme complet en suivant ce lien.
Pensez à réserver à l’avance vos entrées, qui sont de 51 euros pour les étudiants, si vous voulez accéder à l’ensemble des événements du salon.