Sa sortie est prévue le 15 février, mais on a déjà pu voir Dans La Forêt. Un film français comme on aimerait en voir plus souvent.
L’histoire de Dans La Forêt
Tout commence chez la psychiatre. Tom, 8 ans, a un pressentiment. Le voyage en Suède avec son père va mal se passer. Il ne l’a pas vu depuis un certain moment mais il le sait. Ces vacances débutent pourtant bien : les retrouvailles se font sans problème. Les choses commencent à se faire plus sombres lorsque Tom découvre au milieu de la nuit son père éveillé, hanté par ses pensées et sa rupture. Pour se changer les idées le père, interprété par Jérémie Elkaïm, décide d’emmener ses deux fils dans la forêt.
Notre ressenti
Dans la Forêt est sans doute l’un des films qui m’aura le plus marqué du FIFIB. Alors que tout semblait si « tout public » dans son synopsis, le film n’en demeure pas moins au mieux stressant, au pire oppressant. Le début se veut si rassurant… Jusqu’à ce que paradoxalement, ça soit en pleine nature (dans la forêt) que le huis clos s’installe. Oui Gilles Marchand (L’Autre Monde) semble ici avoir trouvé un sujet d’inquiétude qui marche à merveille : la peur du père et de ce dont-il est matériellement capable.
Notre avis
Le film m’aura donc angoissé comme je ne l’avais pas été depuis avoir vu Shining sur grand écran. Cela est en partie réussi car comme tout thriller qui se respecte, Dans la Forêt ne déroge pas à certains codes. On observe ainsi une perte de repères, des scènes de nuit, un questionnement concernant l’irrationalité humaine ou encore l’existence explicite de gentils et de méchants. Plus que ça d’ailleurs le film se rapproche du film d’horreur avec des scènes caméras à l’épaule et un brouillage entre réalité et imaginaire (rappelant Le Labyrinthe de Pan). On comprend dès lors que le film fait tout pour provoquer anxiété et oppression. Et cela fonctionne : on se retrouve plongé dans le film. C’est ainsi que j’ai passé 20 minutes à hésiter entre quitter la salle à cause d’un stress trop présent ou y rester pour la même raison.
De l’utilisation de la forêt
Tout dans ce film semble être tourné vers le film lui-même : tout sert à servir à la fois un propos (un fond) et une forme. On peut ainsi se pencher sur le cas de la forêt qui illustre bien cette idée. La beauté des paysages de Suède ont une double fonction : premièrement, ils donnent cette fameuse impression paradoxale de suffocation mais deuxièmement, ils ne renvoient jamais qu’à l’état des personnages. Si la forêt est « trouée » de lacs ce n’est jamais que pour rappeler le physique du monstre dont Tom a si peur. Mais dans une dimension plus figurée, l’ensemble du paysage dégage un silence absolu qui s’accorde avec la volonté de calme et de contrôle du père. On assiste de la même façon à un assombrissement des arbres comme de la situation des personnages.
Vous l’aurez compris, quand cette forêt ne nous rappelle pas directement ce que sont les personnages, elle le fait par contraste. On pourra donc aller plus loin que « la forêt est un personnage » pour dire « la forêt est les personnages ».
Conclusion
Dans la forêt, sort le 15 février, un film à voir en famille en somme.
Article écrit avec l’aide de Camille qui avait déjà parlé du film dans notre dossier sur le FIFIB.