Durant le weekend de Pâques, Bordeaux a trouvé un Chocolat bien plus tentant que celui caché dans le jardin de ta grand-mère. Probablement non comestible (quoi que…), Chocolat est un groupe venu de l’autre côté de la mer chez nos voisins québécois. Leur dernier album, Rencontrer Looloo, sorti en novembre 2016 sur Teenage Menopause Records, a su attiser ma curiosité.
Comment ? me direz vous. Premièrement, c’est en quelque sorte un album concept, qui raconte par instant une histoire éparpillée et fragmentée au fil de l’album, celle de Looloo (racontée lors de l’interview). Rares sont les albums de ce genre si particulier, alors lorsque l’on croise la route de l’un d’entre eux, on lui saute dessus. Deuxièmement, une fois passée la forme, il y a le fond. Si l’idée d’une histoire en musique m’a beaucoup plu, la musique en elle même est une superbe création. Les titres s’enchaînent sans se ressembler, pas une seule seconde pour se lasser.
Le style de musique ? Difficile à définir. Du rock, sans doute, qui est au même titre que l’histoire découpé en une multitude de sous genres. Par là, j’entends que le passage du rock à une tonalité plus jazz, ou psychédélique, se fait naturellement. On saute d’une ambiance à une autre, tantôt un rythme enjoué, tantôt une musique laissant planer l’inquiétude: des bons bien visibles, par exemple lorsque l’on passe de « Rencontrer Looloo » à « Koyaanisqatsi (Apparition) ». Cette dernière chanson n’est d’ailleurs pas sans rappeler la B.O. du film éponyme de Godfrey Reggio, faite par Philip Glass. Le tout accompagné par la voix éclatante du chanteur Jimmy Hunt. Pas un morceaux n’est à jeter. En quelques mots : ce troisième album de Chocolat vaut plus qu’un détour. Avec lui, le groupe montre qu’il sait créer en se renouvelant (et si vous ne me croyez pas, écoutez par vous même).
Chocolat, l’interview
Qui de mieux placé pour parler d’une oeuvre que les artistes eux mêmes ? On a donc discuté avec Chocolat de leur style musical, processus de création et nouvel album ! (On rit même un peu aussi)
Prologue
Le Void ne s’est pas contenté d’une mais de deux sucreries lors de cette soirée. Chocolat a vu défiler en première partie le groupe Sam Fleisch, sorti de la scène musicale bordelaise. Le premier album, Nunna Daul Isunyi (« Chemin des larmes » en Cherokee) sorti en septembre 2016 est une belle découverte. Ici aussi, pas une ligne sonore monotone. Tout son est bon à prendre, et chacun est magnifiquement orchestré, arrangé, formant un tout harmonieux et pas lassant pour un sou. Avec un grand manque d’objectivité, je ne peux que me confondre en éloge face à cet album. Il serait déjà sur mon iPod si seulement j’en avais un.
Remerciements
Un grand merci à Juliette Martin, derrière la caméra, et au futur de cinéaste prometteur.