Camille Bertault revient avec un nouvel album : Pas de Géant. Dans la continuité de son précédent et premier opus En vie (2016), la chanteuse nous propose un album très personnel. Entre les reprises de classiques de la chanson française et des standards de jazz, Camille Bertault insère quelques compositions, le tout formant un album éclectique et original.
Le projet
Révélée sur Youtube et Facebook grâce à sa reprise du solo de John Coltrane sur Giant Steps, la chanteuse accomplit véritablement un pas de géant en allant enregistrer son album à New-York. Elle y rencontre notamment l’arrangeur et producteur Michael Leonhart mais aussi le pianiste franco-américain Dan Tepfer. On retrouve aussi sur l’album de nombreux musiciens de jazz de la scène new-yorkaise comme Joe Sanders ou Jeff Ballard.
Selon Dan Tepfer, l’album « se situe au milieu de l’atlantique » entre la chanteuse française et les musiciens new-yorkais, entre le jazz et la chanson.
Des reprises…
Si l’album est composé à moitié de reprises, aucune impression de déjà-entendu ne s’en dégage tant Camille s’approprie les morceaux. De plus, elle ne se limite nullement dans le choix de ses réinterprétations, voulant rendre compte de son parcours musical original.
On redécouvre des classiques de la chanson française comme Je me suis fait tout petit de Georges Brassens et Comment te dire adieu de Serge Gainsbourg. Ainsi que la comédie musicale et Les Demoiselles de Rochefort avec La femme coupée en morceaux de Michel Legrand. L’album se clôture avec une reprise déjantée de Conne écrite par Brigitte Fontaine.
Mais le jazz et la musique classique influencent bien sûr aussi Camille. Elle reprend alors des standards comme Very Early de Bill Evans ou encore House of Jade de Wayne Shorter. Mais aussi Giant Steps sous le titre Là où tu vas, dans la version qui l’a rendue populaire sur internet.
La chanteuse, spécialiste de la paraphrase musicale, ne peut résister aussi à chanter l’une des Variations Golderg de Bach pour faire écho à ses études de piano.
Mais l’un des points culminants de l’album est sans doute le titre Arbre ravéologique. A mi-chemin entre un medley et la composition, on est frappés par l’intelligence de l’arrangement et de l’interprétation. Revisitant sans transition différentes pièces de Maurice Ravel (comme Tombeau de Couperin), Camille Bertault rend hommage à l’inventivité du compositeur tout en étant très originale.
… mais aussi des compositions
Pour proposer un album vraiment personnel, Camille Bertault ne pouvait se contenter uniquement de reprises. Sept compositions complètent cet album, dont une chantée en anglais.
La chanteuse nous dévoile un peu plus son univers personnel : les rêves, la mélancolie et le burlesque sont au programme. Sur Comptes de fées, elle nous conte sur un ton décalé une histoire d’amour fantasque puis avec Winter in Aspremont et Certes (où elle aborde des thèmes plus existentiels) le ton est poétique et intimiste.
Enfin, Camille s’adresse à l’artiste qui sommeille en nous sur Nouvelle York, partageant, non sans humour, les aspirations de tout musicien lorsqu’il arrive à New-York : le succès, l’envie de réussir.
Bilan
C’est donc un bel album original que nous offre Camille Bertault en ce début d’année. Loin de s’adresser uniquement aux amateurs de jazz, l’album est accessible à tout le monde. Sans tomber dans la facilité de la reprise, chaque morceau est un univers musical à lui seul, une porte ouverte sur la personnalité de la chanteuse. Personnalité affirmée d’autant plus par les nombreuses compositions qui signent définitivement l’album.
Si vous souhaitez acheter l’album c’est ici. Et si vous désirer aller l’écouter en concert, ce sera du 28 janvier au 11 mars au Brésil, avec un détour par le Café de la danse à Paris le 8 mars.