1 an sans fréquenter de site pornographique, c’est long mais plein de leçons…
Comment (et pourquoi) changerait ma vie si j’arrêtais les vidéos porno ? Question bête mais que l’on n’ose à peine se poser de peur de vouloir connaître la réponse…
Comment j’en suis arrivé là
Tout commence lorsque mon ami Julien*, m’annonce une grande nouvelle : il a arrêté la masturbation. Fier de lui, il a même un compteur indiquant combien de temps nous sépare de son dernier plaisir solitaire. Julien est d’ailleurs si heureux qu’il tient à convertir ses amis. Pour étayer son argumentaire, il me présente un subreddit et un TEDx.
Curieux, je me suis d’abord plongé dans le monde fabuleux du /r/NoFap où certains « fapstronauts » (surement les mêmes qui croient à la loi de l’attraction) sont persuadés qu’en arrêtant la masturbation, ils obtiendront des sortes de « superpouvoirs ». À part ça, le « sub » est surtout constitué de « aidez-moi à pas craquer » et de « désolé j’ai craqué ».
Dubitatif donc, je suis donc passé au TEDx.
Autant le dire, je n’étais (toujours) pas convaincu par celui-ci.
Ayant commencé le porno un peu sur le tard (à 15 ans), j’avais certes eu des moments de solitudes devant mon écran mais – je le croyais – jamais à cause de celui-ci. Certes il m’était déjà arrivé de trouver une étrange similitude entre ces corps s’emboitant avec d’étranges cris et ces carcasses de vaches s’entrechoquant lorsqu’elles sont déplacées dans la chambre froide. Mais c’était de la faute de mon humeur dépitée, jamais celle des vidéos. Après tout, certains jours aussi, mon petit-déjeuner m’écœurait.
Rien ne m’empêcha donc de céder, le soir-même, aux charmes de Remy Lacroix, comme si de rien n’était.
Et pourtant…
Un soir sans porno…
Les jours passant, je repensais de plus en plus au discours de Gary Wilson sur la plasticité cérébrale. L’intervenant du TEDx explique que le cerveau s’habitue à la pornographie et que pour retrouver ses premières sensations, l’utilisateur a besoin de vidéos de plus en plus hardcore. Et en effet. Les vacances en famille et, à l’inverse, mes mauvaises habitudes me montraient qu’il avait raison.
De plus, ma copine** de l’époque m’avait aussi gentiment résumé Hot Girls Wanted. Documentaire décrivant la façon dont les jeunes actrices sont surexploitées par l’industrie pornographique.
Ce soir-là, mi-curieux, mi-culpabilisé je décidais donc de ne consacrer l’usage de mes mains qu’à la lecture.
Et tout commença ainsi.
Le lendemain, je remarquais que j’avais finalement survécu à une soirée alors pourquoi pas deux…
Deux soirs sans sexe sur écran
« On croit d’abord aux Père Noël puis aux orgasmes dans les pornos »
~ Klub des Loosers, Vieille Branche
C’est assez drôle mais finalement, je me sentais libéré. C’était comme si je n’avais plus besoin de céder aux sirènes de jets de lait concentré sur des regards chaque fois plus vides et surexposés. J’avais compris que je pouvais survivre sans.
Le porno était en fait devenu ma prison. Je me rendais compte que j’y allais plus par automatisme que par réel plaisir. Plus que ça le porno avait fini par m’écœurer sans que je le réalise vraiment.
Preuve en est, cette année sans masturbation n’était pas réellement voulue. Au bout de quelques mois, je décidai de rouvrir un onglet en navigation privée, par curiosité de voir ce que ça (re)ferait. Puis je restai bloqué sur la page d’accueil, incapable d’avoir la moindre envie devant ces entrejambes trop bien rasés et ces airs sur-mal-joués.
La fin du périple
C’est finalement un soir, fatigué après près de 8 mois à ne faire bouger ma main qu’au rythme de mon imagination, que je réussis à relancer une vidéo… Pour finalement m’apercevoir au bout de 30 secondes que mes films mentaux étaient bien mieux réalisés.
Me vient alors, cette pensée étrange, « si j’ai tenu 8 mois, je peux bien en tenir 12 ». Sans trop exactement savoir pourquoi (par défi ?), je décidai donc de m’abstenir encore un quart d’année… du moins le plus possible.
L’après, retour sur expérience
Si je retiens quelque chose de cette expérience c’est en effet son impossibilité à être menée à si long-terme sans un certain masochisme.
En effet, non, je n’ai en réalité pas réussi à tenir toute une année sans fréquenter le moindre site porno et j’ai craqué à quelques reprises les 4 derniers mois. Mais les raisons sont assez simples : pourquoi se passer de porno quand on y prend du plaisir ?

Il est indéniable que cette expérience a aujourd’hui changé ma relation au porno. Si je peux encore consulter des sites tous les jours, je peux aussi passer une semaine sans même le remarquer. Moins évident, il devient aussi possible de quitter un site en cours de route, s’avouant que, tout compte fait, j’avais pas tant envie de ça ce soir.
D’ailleurs pourquoi ne pas essayer vous-même ? Activez le contrôle parental et mesurez si ces seins refaits vous manquent. Si c’est le cas, chacun ses addictions. Si ce n’est pas le cas, pourquoi retourner sur PornHub ?
Ælexandre
Notes
* Le prénom a été modifié.
** Je vous vois venir, non ça ne compte pas, la relation était à distance et je n’étais franchement pas adepte des plans cams.