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J’avais besoin d’aide, j’ai appelé la nightline

Service disponible gratuitement pour les étudiant·e·s parisien·ne·s, la nightline est une ligne d’écoute bien plus utile que ce que l’on pourrait croire.

« La nuit c’est personnel »Vîrus, La Nuit Se Lève

Il y a des nuits qui ne passent pas. Un samedi soir, vers deux heures du matin, on se retrouve parfois confronté à ses démons. En ce moment, ce sont des souvenirs qui me hantent. Ça passera. Avant, c’était la peur de l’échec.

Dans ces moments-là, que faire, à part extérioriser ? Rien. D’habitude, j’ai un journal intime ou un dictaphone sous la main. Mais ce soir-là, j’avais besoin de tout reprendre depuis le début et de sentir une présence, même vocale, de quelqu’un(e) qui m’écouterait.

On ne se rend pas forcément compte, mais c’est rare que l’on puisse parler d’une seule traite à ses amis. On se sent vite égocentrique ou apeuré d’être jugé. Parce qu’au fond, c’est aussi ça qu’on attend : des réflexions ou des conseils. Cette fois-ci, j’avais juste besoin de parler, d’évacuer, de placer ça en dehors de moi. J’avais besoin aussi de me dire que je n’allais pas embêter mes amis au milieu de la nuit avec mes peurs irrationnelles. Alors j’ai appelé la Nightline.

« Bonsoir, Nightline, je t’écoute »

J’avais déjà appelé vers 22 heures mais la ligne était occupée. Vers deux heures, une voix jeune et féminine a décroché.

Je ne savais pas trop par où commencer alors j’ai repris au dernier moment où je m’étais fait mal.

Face à mes traumas, je m’attendais à un silence gêné. Mais j’ai d’abord reçu des « mhmh » en écho. Difficile de décrire à quel point ces « mhmh » étaient aussi déstabilisants que rassurants. Un peu comme ce tutoiement d’ailleurs.

Au téléphone, je me suis éparpillé pour mieux me recentrer, j’étais content de réussir à faire des parallèles, des connexions entre mes problèmes, mes défauts et mes qualités. On sous-estime parfois comme c’est aussi important de se connaître et de se comprendre.

Et puis, mon interlocutrice m’a retourné une première question. Assez étrangement, j’avais pensé que le principe de non-directivité (l’interdiction de dire quoi faire) le lui interdirait. Si anodine soit-elle, elle fut décisive pour comprendre que je ne réfléchissais peut-être pas dans la bonne direction. Du moins, à partir de là, j’ai compris qu’il était aussi possible de penser autrement pour mieux se tourner vers l’après.

Mes monologues ont continué. Je n’ai jamais eu de « ça va passer », « ne te dévalorise pas » auxquels mes amis m’avaient habitué. Tant mieux je n’en voulais pas. Je n’ai reçu que des questions. Dérangeantes, imprévues, elles m’ont aidé cette nuit-là.

Time to go

« Il faudrait parvenir à un cœur clarifié
Un rideau blanc retombe et recouvre la scène.»Michel Houellebecq, Plein Été

Et puis 2 heures 27 est arrivée, la nightline allait fermer. Une dernière question pour y voir encore un peu plus clair.

J’ai raccroché et je me suis senti incroyablement léger. J’ai eu l’impression de léviter quelques centimètres au-dessus de moi, que plus rien n’était grave, que la vie n’était plus un combat mais une suite de solutions.

Je me suis endormi sereinement, l’idée en tête que je pourrai affronter plus facilement demain. La Nightline n’a pas encore changé ma vie mais elle a commencé par changer certaines de mes nuits.

Je ne sais pas si je retomberai sur mon héroïne anonyme. Je ne sais même pas si j’y tiens particulièrement. Ça fait du bien aussi de tout reprendre depuis le début, ou de se concentrer sur les seuls éléments qui importent vraiment au moment où l’on a mal. L’écoute n’est pas une psychothérapie, c’est une parenthèse qui soulage pour quelques temps ; ce service gratuit n’a pas de prix.

Nightline, fiche pratique

La Nightline est ouverte de 21 heures à 2h30 toute la semaine sauf les mardis et mercredis soirs

Elle est disponible par chat ou par téléphone au 01 88 32 12 32