Ce poney a été généré par une intelligence artificielle

Réaliser un court-métrage à base d’images d’intelligence artificielle

Et si l’on essayait de faire un court-métrage uniquement à partir d’images et de textes générés par des ordinateurs ?

L’intelligence artificielle se développe dans tous les domaines y compris ceux que l’on croyait purement humain comme l’art. Parmi, les algorithmes les plus surprenants, on retrouve les « GAN » ou « RAG » en français pour Réseaux Antagonistes Génératifs.

Les GAN (Generative adversarial network)

Ces réseaux créent à partir de base de données des dessins ou des objets qui ressemblent à des choses vraisemblantes. L’exemple le plus connu sont des visages que l’on retrouve sur le site thispersondoesnotexist.com.

Visage généré sur thispersondoesnotexist.com

Chaque année, de nouvelles utilisation de ces réseaux apparaissent au fur et à mesure qu’ils se perfectionnent. Leur principe est en effet simple à reproduire. Les GAN fonctionnent avec deux algorithmes. Un premier qu’on appelle le générant crée des formes, des phrases, plus-ou-moins au hasard. Ensuite, un deuxième, le discriminant, compare l’objet obtenu à ceux d’une base de données d’objets. Si l’objet ressemble à ceux qu’il a en mémoire, l’algorithme générant peut essayer « d’inventer » encore des détails. Si ce n’est pas le cas, ce n’est pas un grand problème : l’algorithme s’est entrainé et a appris de ses « erreurs ».

© wintics.com

Construire un court-métrage à base d’intelligence artificielle

Tous ces objets non-naturels (pour ne pas dire surnaturels) et vaporeux (les fonds sont souvent flous car plus facile à générer) rappellent un questionnement de Philippe K. Dick : Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ?

Partant du principe que ces algorithmes une certaine forme d’intelligence puisqu’ils savaient reconnaître et créer, pourquoi ne pourraient-ils pas créer ?

La réponse est en réalité, simple : parce qu’aucune intelligence artificielle n’a de conscience, de pulsions ou même d’affects nécessaires au rêve. Et en plus de ça, c’est pas parce que certaines ont des bouts de rêve que ça forme un rêve.

Néanmoins, pour la gloire de l’art, plus que pour celle de la technologie, on peut essayer de reconstituer ce que pourrait être un rêve du hasard d’un androide. Il suffirait alors d’assembler l’aléatoire de différents GAN. Sélectionner des visages, des vases, des maisons et même des poneys générés aléatoirement, inventés, rêvés, par des robots !

Malheureusement, dans ma démarche cette logique a été insuffisante et j’ai dû recourir à des GAN avec inputs. Très concrètement, j’ai dessiné des schémas de paysages, pour que l’IA me retourne des paysages qui n’existent nulle part par exemple.

De même, pour le texte, je suis allé sur un générateur de chanson, et j’ai demandé au robot d’écrire un texte neutre en rapport le rêve. Après j’ai dû le faire traduire par une autre intelligence artificielle, puis le faire lire par une troisième.

Enfin, le montage ne pouvait être que 100% humain pour faire quelque chose de regardable. Plus discutablement, j’ai ajouté une musique libre de droit sur le thème Blade Runner pour donner un caractère plus onirique à la vidéo.

Le résultat :